Il était une fois

 

 

…une chouette des neiges qui, selon une coutume fort ancienne, descendait un peu vers le sud en hiver et qui, ma foi, le faisait sans se faire prier le temps venu. Elle était donc là, parée de son plumage blanc, perchée sur un arbre, lorsqu’elle vit venir à elle un ours polaire enveloppé d’une épaisse fourrure blanche. Elle le héla, car il y avait peu de chance qu’il leva le museau, d’autant plus qu’il ne bénéficiait point comme elle d’une tête qui pivote avec grande facilité, à se demander ce qu’il pouvait bien voir, mais sa corpulence et sa réputation lui tenait lieu de défense ; on s’écartait révérencieux lorsqu’il passait. Ils engagèrent la conversation, mais le ton n’était pas celui des fables de La Fontaine, « Que vous êtes jolie ! Que vous me semblez beau ! » Plutôt, la chouette lui demanda ce qu’il faisait en ces lieux. Il lui expliqua qu’il s’était perdu, car la fonte de la banquise rendait tous les paysages semblables et il était devenu facile de s’égarer. « Pour tout dire, marmonna-t-il d’un ton aigre, j’ai perdu le Nord. » La chouette hocha la tête ; elle comprenait fort bien car elle-même hésitait de plus en plus à descendre vers le sud, n’en voyant plus tant l’utilité. Un corbeau de passage fit entendre un croassement lugubre qui emplit le silence. « …Qu’est-ce qu’il raconte, celui-là ? », demanda l’ours qui ne connaissait point l’oiseau. « Il est un peu neurasthénique », lui répondit la chouette, « on n’a jamais pu le guérir ».

 

La chouette ayant de la suite dans les idées lui demanda s’il serait intéressé à changer d’horizon, pour voir ailleurs si la banquise tenait bon. Elle avait entendu parler « d’un pays où rien ne fond ». L’ours lui demanda si c’était les pingouins qui faisaient courir l’info, auquel cas ce pourrait être de l’infox, car ce sont des complexés qui veulent faire oublier qu’ils se dandinent en marchant et raconte n’importe quoi pour faire diversion. Elle lui assura qu’il n’en était rien, que ses sources étaient fiables. Une baleine à bosse qu’elle avait croisée dans le golfe du Saint-Laurent lui avait fait comprendre qu’elle revenait de ce pays de glace. Il est vrai qu’elle n’avait pas été très explicite et avait jeté quelques coups d’œil circonspects à droite et à gauche avant de faire allusion à ces contrées fantastiques. La chouette avait alors compris qu’elle avait mal interprété les quelques mots qu’un phoque, ami des chouettes, lui avait chuchotés peu de temps auparavant. Il est vrai que « Là-bas, on n’arrête pas de glisser et de se casser la margoulette » n’avait rien de particulièrement haletant, mais à bien y penser, si, car que faisait un phoque sur la glace ? N’a-t-il pas une préférence pour s’ébattre dans l’eau, pour les plages qui bordent l’eau, pour plonger ? Pourtant le propos aurait dû retenir l’attention de la chouette, elle en convenait, car habituellement il ne faisait que demander des nouvelles de Brigitte Bardot, leur amie.

 

L’ours polaire était songeur. Voilà qui mettrait fin à ses errances puisque désormais il chercherait la route vers le pays de glace. Auparavant, il aurait à en convaincre l’oursonne, sa compagne de route de toujours, qui se ferait du souci pour les oursons. Il valait mieux bien préparer l’argumentation, mais un point demeurait obscur : si l’info tenait du bouche à oreille, y avait-il un souci sur l’aspect migratoire ?  Les entrées étaient-elles strictement contrôlées ? La chouette le tranquillisa, précisant que le pire advenant, des réfugiés climatiques ne pourraient être refoulés et qu’au mieux leur statut d’animal devrait les rendre invisibles ; ils pourraient aller et venir selon leur bon vouloir comme le font les animaux depuis la nuit des temps, pour autant qu’ils ne fussent point consommables.

 

La chouette lui ayant donné une réponse fort satisfaisante, il se garda d’évoquer son ramage et son plumage, cela étant tout à fait hors de propos vu le sérieux de l’échange. Un silence tomba toutefois, car la question de la consommation animale était délicate compte tenu du fait que les humains mangeaient aussi bien des volailles que des bœufs, tout semblait leur convenir même s’il y avait des variantes d’un continent à l’autre, voire d’un pays à l’autre. Dans l'extrême-Orient, ils pouvaient préparer des onguents ou des pommades aptes à soulager leurs maux à partir de substances animales. Dans les pays chauds, on disait qu’ils pouvaient s’approprier des cornes de zébus ou de rhinocéros si l’envie les prenait d’en décorer les murs de leurs salons.  Et dans les pays froids, ils se promenaient même en fourrure, comble du ridicule ! Des humains en fourrure, ha, ha, ha ! On aurait tout vu sous les cieux ! La chouette tenait tout cela d’une girafe qui avait quitté l’Afrique de force pour finalement trouver asile à Toronto dans un zoo qu’elle appréciait, notamment l’été pour son confort, mais un peu moins l’hiver pour le manque de place qui l’obligeait à côtoyer des lions rugissants à travers une grille. La direction avait fini par comprendre qu’il valait mieux laisser les lions près des crocos, toujours séparés d’une grille, le manque d’intérêt étant réciproque. La girafe avait ainsi appris avec surprise que sur ces terres nouvelles on ne courait pas après les sacs en croco comme c’était le cas sur ses terres d’origine et que les crocodiles pouvaient eux aussi trouver confort et asile en ce lieu.

 

Revenons à nos m… à l’ours et à la chouette. Celui-ci avait toutefois noté que les fusils des chasseurs se pointaient de moins en moins sur lui. Il fût une époque où s’il était interpellé sur un ton familier frisant l’insolence, du genre « Eh ! Nounours ! Ça fait un bout de temps qu’on ne s’était pas vus ! », il savait l’homme armé jusqu’aux dents.  La chouette avait fait le même constat : lors d’un vol de reconnaissance pour un habitat hivernal, elle avait failli finir empaillée, mais là encore, l’un des deux chasseurs avait abaissé le fusil de son camarade avec un bon sourire. Le chemin vers le pays de glace ne devrait plus être aussi hasardeux que par le passé. « Maintenant, dit la chouette, voyons la feuille de route ».

 

Ce serait elle qui arpenterait le ciel et qui après chaque exploration ferait part de ses observations à la famille de l’ours. Lorsqu’elle revint de sa première expédition, elle rapporta d’innombrables monticules de déchets à ciel ouvert qui enthousiasmèrent les oursons, mais rendit les parents dubitatifs. Il était peu probable que ce fût la bonne direction. Lorsqu’elle revint de sa seconde expédition, elle rapporta la présence de plusieurs camps de chasseurs et de plusieurs villages d’Inuits. Aïe ! Il fut convenu qu’ils n’iraient pas les déranger. Mais lorsqu’elle revint de sa troisième expédition elle rapporta des terres vierges à pertes de vue. C’était là où ils passeraient.

 

La suite est restée secrète, mais on rapporte que la chouette réapparaissait régulièrement au sud, s’informant de la situation animale, compilant les statistiques qu’elle comparait aux années précédentes ; en hausse ou stables les chiffres n’auguraient rien de bon : les insectes poursuivaient leur vertigineuse descente aux enfers, les animaux suivaient de près, notamment les oiseaux, et dans le monde marin les ravages se faisaient sentir, la faune aquatique désormais dominée par le plastique qu’il soit flottant ou dépôt dans les fonds marins. Des yeux crevés d’une tortue, aux poissons entortillés dans les ficelles, la vie en mer était de plus en plus périlleuse sans même prendre en compte la pêche intensive qui laissait des trous dans les rangs… euh, des trous dans les bancs. En Europe, on poursuivait l’assaut sur l’habitat animal, et en Asie, ici ou là, on mangeait toujours canin…

 

Grâce au bouche à oreille, les caribous avait entendu parler de la chouette des neiges. Pour commencer, ils avaient cherché à lui graisser la patte afin qu’elle les mette à l’abri, mais elle avait exprimé si sèchement son refus en secouant sa tête plusieurs fois, comme posée sur un pivot et à toute vitesse, que les caribous inquiets crurent bon de laisser tomber le sujet, plutôt que de voir tomber la tête de la chouette. Celle-ci n’avait aucun désir de devenir passeur pour les caribous qui, le réchauffement climatique aidant, étaient de plus en plus confrontés à toutes sortes de prédateurs inconnus auparavant, lesquels remontaient librement vers ce qui n’était plus guère une forêt boréale ; il n’y avait plus de grands froids pour les tenir à distance. Un jeune caribou de la harde, dépité, murmura un discret « s’pèce d’emplumée » à l’adresse de la chouette et reçu un coup de sabot tout aussi discret de la part du grand caribou à splendide ramure qui menait les négociations.

 

Les caribous, qui n’étaient pas à court de moyens pour autant, proposèrent alors à la chouette de traverser le ciel du pays de glace attelés au traîneau du Père Noël, lequel lancerait des « Ho, ho, ho ! » vers les étoiles, chaque année, le vingt-cinq décembre, à minuit sonnant. Voyant la chouette écarquiller grands les yeux, ils se méprirent quelque peu et bafouillèrent penauds que pour les cheminées, on verrait ce que l’on pourrait bien proposer au…

 

Elle les interrompit aussitôt. Émue, elle avait retrouvé son âme d’enfant et leur donna rendez-vous pour la Terre de glace promise.

 

 

Convocation

 

Devant une situation qui ne cessait de se dégrader, la chouette des neiges sut alors qu’il fallait agir sans plus attendre. Avec des températures qui grimpaient inexorablement, sombres étaient les temps à venir. Elle convoqua les corbeaux d’ici et d’ailleurs, lesquels vinrent accompagnés d’une myriade de corneilles au croassement dissonant. Ces deux espèces aimaient entretenir chez l’humain la fausse idée qu’ils s’accouplaient, la confusion provoquant chez eux l’amusement et la détente. Allons, corbac, la vie n’est pas si moche… Quant à la corneille, il ne lui suffisait pas de harceler le renard et la belette pour se distraire, mais justement, la chouette avait trouvé de quoi les occuper. Véhémente, elle leur signala ces climatiseurs qui crachaient de l’air chaud même lorsqu’il faisait bon. Les oiseaux hochèrent leurs petites têtes d’indignation et un vent de révolte parcouru une audience qui grossissait à vue d’œil. Un oiselet suggéra d’aller déféquer sur les machines infernales, mais sa Maman le prenant sous son aile lui demanda tout doucement s’il voulait mettre fin à ses jours.

 

C’est ainsi que dans un immense bruissement d’ailes inconnu de mémoire d’animal, ils s’envolèrent décidés à mettre au pas les inconscients. La stratégie était simple : il s’agissait d’investir les zones habitées, là où les climatiseurs vomissaient leur chaleur même en dépit de températures clémentes et d’organiser le chœur des croassements. Les corbeaux avaient ouï dire que les humains n’appréciaient guère leurs symphonies, notamment lorsque les corneilles faisaient les contre-voix. Au lieu de s’en offusquer, car après tout voilà qui était fort vexant, ils en tireraient profit pour le bien-être de tous ; en somme il s’agissait de chanter faux, de briser les tympans pour le sauvetage de la planète.

 

Le premier raid, un court essai, figura une arrivée massive de corbeaux sur la grand-place d’un patelin perdu, laquelle vit affluer des habitants rapidement sonnés par une profusion de couacs. Les humains, l’air hébété, rebroussèrent chemin et s’éparpillèrent dans tous les sens en se bouchant les oreilles. Essai concluant pour les villages. Maintenant ils attendraient le signal de la chouette pour le Jour J.

 

Elle convoqua alors les loups et leur fit faire quelques répétitions du hurlement à la lune. Qu’ils étaient magnifiques ! Leurs cris déchiraient les cœurs. Un loup, qui avait des relations, suggéra de s’attirer la complicité des chiens, ceux-là étant non seulement capables de hurler à la mort, mais ils pouvaient le faire en la place. Un autre, qui avait oublié sa robe d’avocat, protesta que cela malmènerait les lois de l’éthique, faisant du chien un traître à son maître, argument sur lequel se jetèrent une meute de loups faisant dévier le sujet du hurlement à la lune à la nécessité d’inclure ou non le chien dans l’offensive. Avec les loups, les discussions étaient toujours aussi cacophoniques… Devant ce dialogue chaotique, la chouette fut bien en peine de rétablir l’ordre, mais un coup de tonnerre venu du ciel bleu intervint à point nommé. La chouette saisit sa chance à la volée et d’un air crâne prit à son actif ce hasard de la nature pour commander l’attention immédiate et soumise des loups, des louves et des louveteaux. Certes, on l’eût obtenue à moins.

 

Le second raid, encore un court essai, devait figurer la classique entrée des loups dans un fief imprenable, la ville, faisant revivre par là des peurs anciennes que l’on aurait pu croire disparues. Il était prévu que l’invasion serait nocturne et les loups par milliers. La chouette se demanda un instant comment les loups parviendraient à rassembler autant de meutes. Par le bouche à oreille ? Confie-t-on réellement son oreille à la gueule d’un loup ? Devait-elle insister auprès du Grand Loup pour que toutes les meutes arrivent avec deux oreilles pour éviter de distraire les humains connus pour se jeter comme des fauves sur toute distraction ? Celui-ci devinant son inquiétude lui indiqua que les chefs avaient l’œil. Elle lui répondit que c’était bien, mais que c’était les oreilles… Bon, bon… attention au débat chaotique. Le choix tomba sur une petite ville de province et le signal fut donné. Lorsqu’ils virent les loups s’infiltrer en les murs, les habitants pris de peur se terrèrent chez eux dans l’angoisse. Une fois les loups en la place, les hurlements à la mort se multiplièrent sous la lune créant un effet salvateur pour la Terre, les esprits marqués pour longtemps. Après leur chant funèbre les loups firent une retraite rapide et disparurent dans la nuit. Essai concluant pour les villes. 

 

Enfin la chouette des neiges prit contact avec les perroquets, des migrants bienvenus car on ne manquait pas de boulot. Ceux-ci proposèrent d’aller casser les oreilles de tous les humains, cela gracieusement, en leur répétant à l’infini d’éteindre les climatiseurs. La chouette fut favorable à ce que l’on alla casser ces oreilles-là. Un gros perroquet suggéra que l’on ajoute « …et débranchez vos sèche-linges au printemps, bande de c… ». Fut accordée la première partie du slogan. Auparavant, il avait fallu que les perroquets s’entendent avec leurs bons maîtres qui faisaient tous partie de L’Association attention-à-l’environnement-les-humains-la-Terre-n’est-pas-seulement-à-vous-non-mais-espèces-d’égoĩstes.

 

C’était rôdé : une journée pour les corbeaux et les corneilles, suivi immédiatement d’une incursion nocturne et massive par les loups et, dès le lever du jour suivant, l’aube étincelante des perroquets.

 

Et le choix du site était tombé sur Toronto que l’anglais populaire prononce si bien… Trono1

 

L’Urgence

 

…c’est ainsi que s’est achevé C’est à Toronto, car nous nous avions été poliment remerciés par la chouette des neiges laquelle avait qualifié de bavardage le contenu de l’ouvrage.  Les Travaux de la Chouette des neiges, nous ne pouvons l’ignorer, n’auront point de fin tant qu’il y aura vie sur terre. Ce sont des travaux menés de patte de maître qui mettent chacun au défi de changer le cours des choses pour l’humanité entière, la faune et la flore, et là, nous sommes au cœur de l’actualité. Nous laissons donc à la chouette le soin de poursuivre ce travail de Titan en l’assurant toutefois de notre soutien inconditionnel et entier, le combat ne faisant que commencer.

 

Mentionnons encore que la chouette nous a convoqué il y a peu. Son bureau étant situé dans la forêt boréale, il nous fallut plusieurs jours pour nous y rendre. En route, nous nous perdîmes, car pour se renseigner le « Pardon Madame, Pardon Monsieur, pourriez-vous nous indiquer… » s’était avéré inutile, les huards et autres habitants ailés ou à quatre pattes préférant prendre la poudre d’escampette à notre vue. Autant admettre que nous n’avons pas bonne réputation dans ces étendues. Ayant enfin repéré les bureaux de la chouette, nous restâmes plantés devant, la tête en l’air, c’est-à-dire au pied du sapin à regarder la chouette perchée. Au fil de l’entretien, chacun d’entre nous fut saisi de petites courbatures au niveau du cou et des épaules. Son plus grand souci avec les humains était cette habitude d’acheter, d’acheter et d’acheter encore des choses qui allaient s’entasser dans ces dépotoirs qui ne cessaient de se multiplier. Nous tentâmes de la rassurer en soulignant que les associations écologiques étendaient progressivement leur influence et qu’il fallait déjà compter avec elles, ajoutant que la télévision diffusait de plus en plus fréquemment des émissions sur le vivre autrement dans des contrées loin de toute civilisation, là où la consommation devenait impossible démontrant ainsi que notre consommation était en fait surconsommation. Nous insistâmes sur le fait que nous avions appris à recycler, à donner les vêtements que nous ne portions plus parce que trop grands ou trop petits mais en bon état, à séparer les déchets alimentaires qui étaient compostés pour nourrir le sol, à rapporter les appareils hors d’usage dont les pièces pouvaient être réutilisées… La chouette nous avait interrompus et d’un ton sévère nous avait demandé si nous avions appris à remettre en question chaque achat : d’abord était-il indispensable, premièrement, et s’il n’était point alimentaire pouvait-il être remis dans le circuit par le biais du don, du recyclage, etc. ou finirait-il immanquablement au dépotoir ? Car s’il devait finir au dépotoir, alors il ne fallait pas l’acheter. « …Euh, pour chaque achat ?! » Nous étions restés figés un instant et là les petites courbatures du cou et des épaules s’étaient faites particulièrement sentir. Du haut de son arbre, la chouette des neiges hocha lentement la tête, nous fixant de son regard impitoyable : « Oui, c’est ce que je préconise pour éviter la catastrophe ! »

 

Après un silence gêné, l’un de nous reprit la parole indiquant que depuis la pandémie… La chouette nous interrompit encore, mais soudainement détendue : « Ah, ah, ah ! Le pangolin ! Il sait y faire celui-là pour changer les habitudes des humains !  Ah, ah, ah ! Bravo le pangolin ! Vive le pangolin ! » Puis, sur un ton de confidence : « C’était un peu radical, quand même, hein ?! Dans le monde animal on ne parle plus que de ça ! C’est désormais connu comme Le Coup magistral du Pangolin. » Puis, empreinte d’une profonde tristesse, « Quand je pense qu’il pourrait disparaître… Comment décore-t-on l’héroïsme du pangolin ? »

 

Pour conclure l’entretien, elle ajouta : « Je me demande s’il accepterait de venir faire une conférence chez nous, mais pas sur le thème Les humains, ces crétins, ça je n’autorise pas » (nous avions plongé du nez ce qui paradoxalement avait un peu calmé nos petites douleurs…) « et je sais qu’il va le proposer car il a des comptes à régler, dit-elle, pianotant la branche du bout des pattes…  « Non, il nous faudrait quelque chose de plus rassembleur. Je vais demander à… hum, peut-être pas à l’aigle, hum, un peu vorace, hein… mais plutôt aux wapitis d’aller le chercher et de l’escorter. Ils sont rapides. Nous n’avons plus de temps à perdre. »

 

 

Lexique et commentaire

 

1) Trono : Toronto (prononciation populaire de l’angl., av. « r » angl. et « o » ouvert)